Dans la longue histoire du football national, des noms resteront gravés dans les mémoires, car ils appartiennent à la légende qu'on n'oublie pas facilement.
De ces footballeurs du passé, retenons l'excellent parcours du milieu de terrain offensif qui a marqué de son empreinte le football national et international. Le catalyseur qui a joué sous les couleurs des grands clubs marocains, notamment les deux géants casablancais WAC et Raja. Au cours de sa carrière, il a été un exemple par son fair-play sur le terrain et sa conduite exemplaire dans la vie courante.
De qui s'agit-il ? De Mohamed Sahil qu'on appelle communément Souhaïl. Né le 11 octobre 1963, ce fin joueur a été durant sa carrière un exemple pour ses coéquipiers, que ce soit au WAC, au Raja, au KACM ou encore au TAS.
Après avoir débuté comme la plupart des jeunes avec les copains du quartier, à Bourgogne et au Hank, Souhaïl a rejoint le WAC lors de la saison 1980-81. C'est évidemment dans ce grand club qu'il a effectué ses premiers dribbles.
Il n'avait pas alors évolué dans des catégories minimes et cadets, mais il jouera dans l'équipe juniors de façon impeccable au poste de milieu offensif. Retenu dans l'équipe fanion de junior, Souhaïl connut tous les grands moments du championnat. Il était bien parti, mais lors de la saison 1981-82, Souhaïl arrêta de jouer pour se consacrer à ses études. Doué comme il l'est en jouant au football, Souhaïl réussit à décrocher le baccalauréat.
Auréolé par ce succès, il peut reprendre son sport préféré, le football, où il s'avèrera comme un excellent joueur. Le WAC s'intéresse grandement à lui et le fait signer chez les seniors. Là, Souhaïl fut lancé dans le bain en 1ère division en 1982. Pendant trois saisons et face aux artistes du football, il gagna sa place de titulaire. Le public du stade Mohammed V l'apprécia pour l'intelligence de son jeu.
Devenu la plaque tournante du milieu offensif du WAC, Souhaïl fut tout naturellement appelé en sélection Espoirs dès 1986.
Auparavant, Souhaïl joua avec l'équipe nationale juniors lors de la saison 1982-83. Après donc trois saisons de gloire avec le WAC, il décida de changer d'air. Et c'est à Marrakech qu'il atterrit. Là encore, il fit une excellente saison avec le Kawkab en 1986. Après cette expérience, Souhaïl qui avait laissé une bonne impression au WAC, son club d'origine, décida de réintégrer l'équipe où il passa seulement une saison (1986-87).
Au cours de ces saisons, Souhaïl a gagné des galons puisqu'il fut retenu en équipe nationale. C'est en 1986, que Souhaïl connut une saison heureuse et des moments de gloire quand il fut sélectionné par Mehdi Faria, le légendaire entraîneur de l'équipe nationale. La première satisfaction réside dans la qualification des Lions de l'Atlas à la Coupe d'Afrique des Nations en Egypte.
Le premier match qui opposa le Maroc à l'Algérie se solda par un nul blanc, le deuxième face au Cameroun connut le même sort avec un partage de points (1-1). En revanche, la troisième rencontre tourna à l'avantage du Maroc devant la Zambie (1-0).
Cet excellente prestation, Souhaïl l'a vécue avec ses coéquipiers qui ont passé le premier tour sans difficultés et se qualifièrent donc pour les demi-finales dont on connaît le résultat : victoire de l'Egypte par 1- 0 (but d'Abouzaid sur coup franc) que Zaki, alors gardien, peut s'en souvenir. Souhaïl qui n'avait pas alors joué régulièrement fut titularisé pour le match de classement contre la Côte d'Ivoire. Face aux “Elephants”, Souhaïl réussit un beau but de la tête que notre confrère Rethaker de l'Equipe avait longuement commenté. La prestation de Souhaïl lui valut d'élogieux commentaires et une place dans l'équipe nationale qualifiée pour la Coupe du monde de Mexico 1986 où il retrouva Mustapha El Haddaoui, Dolmy, Khalifa entre autres.
La sélection A ouvrait les portes au jeune international pour une carrière professionnelle puisqu'à partir de 1987, il signa son premier contrat professionnel au club français Cuiseaux – Louhans. Au terme d'une saison et pour des raisons que nous ignorons, Souhaïl décida de retourner au WAC pour une seule saison également.Il prit la décision de rejoindre les rangs du Raja, pas pour longtemps, puisque après un an, il vient au TAS qui connut deux saisons heureuses (1990-92) mais aussi des saisons malheureuses quand le Tihad rétrograda en D2. Ayant tenté de poursuivre une carrière professionnelle, Souhaïl “émigre” au Portugal où il évolua au sein de Quateirense qui connut des hauts et des bas : tantôt en D2, tantôt en D3.
Notre joueur Mohamed Souhaïl, loin de se décourager lutta de tous ses moyens pour redonner à l'équipe son lustre d'antan. Aussi décida-t-il de faire un cumul : joueur et entraîneur. Cette expérience a duré pendant cinq ans (de 1993 à 1998).
Après tant d'années passées sur le champ de jeu en tant que joueur, Souhaïl s'était alors reconverti comme entraîneur par amour du maillot des équipes où il a évolué.
La passion toujours ancrée du corps, Souhaïl a encadré pas moins de 16 équipes (nationales ou clubs) dont la sélection nationale marocaine cadets et l'équipe nationale du Liban (juniors). Le dernier club à avoir entraîné, le KACM.
Ali Hassouni | LE MATIN
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Sujet: Mohamed Sahil, le coup de «tête d'or» 
